Périmètre
Après différentes études, le périmètre de l'IBA AB se dessine avec une lecture double du territoire franco-luxembourgeois: un « noyau » (CORE) correspondant à l’agglomération d’Alzette Belval et un « nuage » (CLOUD) pour placer et ancrer ce territoire dans son contexte paysager plus large : les Côtes du Dogger.
IBA CORE = le périmètre du GECT Alzette Belval. Cette zone pourrait comprendre la majorité des projets IBA visant à renforcer le développement de cette agglomération transfrontalière dans une cohérence avec les initiatives préexistantes.
IBA CLOUD = la zone des Côtes du Dogger inclue en filigrane trois autres agglomérations transfrontalières : Differdange-Longwy ; Dudelange-Volmerange-les-Mines ; Ottange-Rumelange, ce concept paysager formé par des pentes et les masses forestières transfrontalières du territoire détient un potentiel paysager susceptible de pouvoir accueillir des projets divers (urbanistique, architectural ou productifs). Ces projets seraient différenciés dans leurs financements et leurs gouvernances mais seraient considérés comme faisant parties du « tout » IBA ; ils devraient donc répondre aux mêmes exigences de qualité architecturale et d’ambition novatrice.
des premières thématiques identifiées ...
Les premiers guides thématiques continuent à être approfondis, précisés, complétés pour alimenter les directions de la future IBA.
La valorisation d’un archipel d’espaces verts en un paysage cohérent avec diverses fonctions (nature, agriculture, tourisme) qui fonctionne comme le cœur écologique de ce territoire transfrontalier est recherché.
Les côtes du Dogger représentent de fait un paysage historique et varié, mais relativement méconnu. L'idée de renverser le regard / la perception de chacun sur cet espace et son développement avec des entrées à la fois écologiques et productives s’inscrit dans la volonté de créer un territoire inclusif et ressenti comme réel pour les habitants.
La transition de l’offre immobilière - existante et à venir - vers une offre qui répond mieux aux urgences climatologiques et qui donne plus de possibilités (financières, spatiales) aux habitants est interrogée.
En effet, la question du logement figure aujourd’hui parmi les grands défis des villes et territoires européens en croissance. Le territoire du GECTAB ambitionne à lui seul d’accueillir 35.000 nouveaux habitants (+35%) à l’horizon 2030. Aussi, la demande en logements va donc encore largement s’amplifier. L’ambition de l'IBA serait de se positionner en véritable laboratoire en la matière. Actuellement, l’offre est restreinte et assez monotypée. Pour assurer un saut aussi bien quantitatif que qualitatif, il est opportun de rechercher et d'investir dans des projets pilotes de logements collectifs, alternatifs et de qualité, et ce dès le montage du projet.
La réalisation de projets de construction innovants qui combinent le logement avec des programmes commerciaux, productifs ou publics est recherchée. Ces bâtiments offrent, en effet, des possibilités d'enrichir le tissu social du territoire et de créer du potentiel pour une relance économique durable. Par ailleurs, le fait que différentes fonctions occupent ensemble un site génère différents avantages : utilisation efficiente de l’espace, densité des bâtiments, initiation aux principes de l’économie de partage et limitation, in fine, d'un certain nombre de déplacements dans un paysage périphérique dominé par les voitures. Dans un paysage dont la dynamique est principalement déterminée par la question du logement, et qui à ce titre tend à produire un territoire périphérique isotrope et plutôt monotone, ces hybrides urbains permettraient d’accentuer les différences du paysage.
Afin de réaliser le « Green Deal » européen, en complément avec les différentes initiatives nationales, il est envisagé de vérifier les possibilités d’un paysage d’énergie et de ressources durables et leur impact sur les projets de construction. Le territoire contient des potentiels locaux inexploités pour un développement moins polluant comme par exemple le potentiel du territoire en énergie géothermique profond.
La notion de ressources permet aussi de mener une réflexion autour des conditions de l’urbanisation dans un sens plus vaste. Elle ne comprend pas seulement des questions énergétiques mais également celles de la qualité de sol, de l’eau et d’écosystèmes fonctionnels. Les Côtes du Dogger, avec leurs forêts et aquifères riches, réunissent plusieurs de ces caractéristiques. Leur exploitation doit être gérée de manière commune et durable. Ainsi, des projets d’approvisionnement transfrontaliers répondant aux besoins primaires des habitants pourraient être réalisés. Plus généralement, un développement urbain guidé par l’idée de la résilience conçoit cette richesse en tant que sa propre raison d’être.
La future IBA doit proposer des solutions claires sur les questions d’économie et de gouvernance, afin qu’elle devienne précurseur d’une transition territoriale inclusive, durable, économiquement intelligente et basé sur une initiative publique solide qui nécessite un engagement politique approprié et une implication et une participation accrues des citoyens.
... pour retenir des urgences
L'IBA est une démarche urbanistique et architecturale pour un territoire aux prises avec des problématiques spécifiques qui requièrent sans délai la recherche de solutions. Des travaux engagés, 5 «urgences» sont apparues comme centrales :
Le territoire d’Alzette Belval connaît un développement (démographique; économique; urbanistique...) exceptionnel, et cette tendance se renforcera au cours des années. Il est essentiel que ce développement se fasse en accord avec les objectifs en matière de transition écologique et d’accompagnement du changement climatique. L’IBA pourrait être l’occasion de trouver des solutions architecturales et urbanistiques innovantes et locales permettant au territoire d’Alzette Belval d’accueillir ce développement de manière résiliente (respect de la biodiversité, réduction de l’artificialisation des sols, etc).
Actuellement, l’offre immobilière sur le territoire d’Alzette Belval ne répond pas, en termes de qualité, de diversité comme de quantité, aux demandes d’une population croissante et dont les besoins se diversifient. Ce manque couplé à la hausse continue des prix des logements oblige à repenser les modes d’actions sur le logement. L’IBA pourrait ici faire naître des projets visant à renouveler l’offre de logements (neufs comme anciens) favorisant un habitat abordable, hybridé et s’intégrant au mieux dans le tissu urbain.
Le réchauffement climatique et, plus récemment, la crise liée à la Covid-19 révèlent le besoin crucial pour tout territoire d’actionner en profondeur une transition écologique et de développer sa résilience.De plus, à l’aune du développement d’Alzette Belval, une action combinée sur les ressources peut favoriser un développement cohérent et résiliant du territoire transfrontalier. L’IBA pourrait ainsi encourager et mettre en place des projets favorisant notamment l’usage respectueux des ressources,peu exploitées,du territoire (alimentaires, énergétiques, productives) au profit de ce dernier et de ses habitants (maraichages locaux ; circuits courts, etc).
Le paysage d’Alzette Belval est marqué par des interventions fortes et des transformations radicales faites par l’homme, de l’âge industriel jusqu’à nos jours. Ce développement, en s’inscrivant dans un contexte de morcellement frontalier, a créé des situations spatiales jugées défavorables : la déconnexion et l’isolement de certains quartiers, la fracturation des espaces écologiques, la quasi mono-fonctionnalité de certaines zones urbaines et l’édification des barrières pour des modes de transport doux. Ces dégâts, ces trous empêchent la projection vers un territoire fonctionnel. L’IBA pourrait être une occasion de faire des coutures entre les espaces urbains(dans toutes leurs variétés) mais également avec les espaces naturels (notamment le DOGGER, l’Alzette, les friches minières,) en s’inspirant de certaines pistes de solutions du passé du territoire. Ce dernier peut également être force d’exemple pour l’IBA afin de concevoir des espaces contemporains de rencontres encourageant un nouvel élan de lien social, de mixité intergénérationnelle et de partage culturel.
Atelier des Territoires
La démarche Atelier des Territoires est un support d’ingénierie apporté à la mission de préfiguration et financée par l’État Français à travers la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement GRAND EST (le GECT Alzette Belval portera uniquement les frais d’organisation sur sites). Première application de ce dispositif sur un territoire transfrontalier, cet Atelier des Territoires a pu animer une réflexion collective du territoire sur les imaginaires territoriaux et l’identité du territoire d’Alzette Belval en associant les élus locaux et les acteurs territoriaux. Clôturé lors de la restitution du 7 décembre 2021 à Ottange, ces échanges ont permis à la mission de préfiguration de dégager une véritable feuille de route opérationnelle pour la concrétisation de la dynamique IBA Alzette Belval sur son territoire. Cette dynamique est présentée de manière exhaustive dans ce "Cahier d'Atelier", dont voici la fiche récapitulative.